Voix off, l'intimité de la voix explorée par les terminale de Jean-Monnet à Mortagne-au-Perche

Guy Desbouillons, directeur de la médiathèque de Mortagne, décline une expérience en langue anglaise, originale et passionnante avec Jean-Monnet à l'occasion de son master.

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Dans la salle du Cinéma Étoile, les lycéens écoutent leur professeur Héloïse Radigue avant de visionner un film en VO de Terrence Malick. ©Jeanne Morcellet
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Dans la salle de cinéma de Mortagne-au-Perche (Orne), Héloïse Radigue présente en anglais Terrence Malick « a philosopher and a poet », l’auteur du film Badlands (en français La Balade sauvage), « a road movie with landscape and animals » que les élèves des terminales du lycée Jean-Monnet s’apprêtent à regarder.

Un projet ambitieux et en anglais

Héloïse Radigue est l’une des deux professeurs d’anglais et avec Anne Devannes, sa collègue, elle donne le ton à ce projet ambitieux et transversal. Confortablement installés dans les fauteuils de velours rouge, les lycéens écoutent leur professeur d’anglais avec attention. Héloïse leur donne envie de voir ce film qui introduit le projet de Guy Desbouillons.

La voix off 

Une fois la présentation du cinéaste et du film terminée, le directeur de la médiathèque prend à son tour la parole et explique avec précision et simplicité son projet.

En partenariat avec les deux professeurs d’anglais de leur lycée, il va programmer quelque 12 films américains, ou du moins réalisés aux États-Unis, pendant 4 semaines.

Pourquoi ? Pour réfléchir sur ce qu’est la voix off qui apparaît dans les années 1970 au cinéma, en un mot la voix intime, celle-là même qui va prendre beaucoup d’importance pour eux, les ados de terminale, à l’orée du baccalauréat et de leur grand oral.

Master 2 sur la Didactique de l’image

Pour travailler avec les jeunes de Jean-Monnet, Guy Desbouillons va concilier deux exigences : d’une part, il prépare son master 2 sur la « Didactique de l’image ».

D’autre part, il poursuit son action de l’éducation à l’image dans le cadre de la médiathèque. Sans compter qu’il a déjà travaillé l’année passée avec les élèves du lycée de Mortagne-au-Perche autour des 50 ans du film Soleil Vert.

Faire entendre sa voix

Dans ce cadre précis, médiation et études supérieures, Guy Desbouillons poursuit avec l’accord, l’aide et l’appui des deux professeurs d’anglais son travail avec les élèves, « tous les élèves qui vivent leur dernière année de lycée, et pour certains d’entre vous, leur dernière année à Mortagne-au-Perche, avant de partir vers d’autres horizons. Mais que vous restiez ou partiez, chacun d’entre vous devra faire entendre sa voix dans sa future vie d’adulte ».

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Comme l’exprime le directeur de la médiathèque : « Certains films sont connus, d’autres beaucoup moins et certains pas du tout. Je ne suis pas là pour vous montrer mon savoir, d’autant qu’il y a un film que je vous présenterai et que je n’ai toujours pas vu ! »

Et de poursuivre : « Je suis là pour vous faire découvrir et partager, comme un ami le ferait, des conseils et des coups de cœur ».

L’étudiant en master 2 a programmé des films stars comme Badlands, Taxi Driver, Annie Hall, des documentaires, des films d’auteur…

Travailler sur des sujets actuels

Des films qui, par exemple, vont faire réfléchir et travailler sur des sujets actuels comme le féminisme, d’autant que plusieurs films sont signés par des réalisatrices, inscrits dans la dureté d’une société, entre utopie des années 68 et désenchantement des années post 70.

Des films encore qui, comme F for Fake d’Orson Welles « traite du pouvoir de la voix dans l’art, du faux pour révéler les choses », ou comme All the beauty and the bloodshed de la photographe Nan Goldin parle de la voix et de ce que l’on voit.

Guy Desbouillons est heureux, son public est attentif : « J’espère vous donner envie de découvrir ces films. Je suis toujours disponible à la médiathèque pour discuter avec vous et vous montrer la vidéothèque et la DVDthèque qui compte quelque 2000 films ».

Se poser des questions

Les films visionnés par les élèves serviront à poser plusieurs questions, parmi lesquelles, comment faire de l’éduction à l’image tout en combinant la langue anglaise dans l’éducation, comment faire entendre sa voix dans une vie pré-universitaire où en cette fin d’année chacune et chacun devront maîtriser un sujet et se tenir debout face à un jury d’adultes.

70 lycéens, 12 extraits de films et 4 séances

Guy Desbouillons va programmer pour les 70 lycéens liés à son projet, 12 extraits de films étalés sur quatre séances successives organisées les vendredis après-midi.

Des visionnages qui seront suivis par une interaction entre les élèves, des questions et des remarques.

La médiation à l’image et le lien entre les œuvres et les lycéens enchantent Guy Desbouillons.

En avril des ateliers pratiques

En avril, il organisera quatre ateliers où trente élèves, les trente premiers volontaires, pratiqueront la voix off, en anglais bien sûr.

Le premier atelier consacré à Chantal Akerman concernera les voix intimes et l’enregistrement de la voix off en anglais sur des images filmées par les lycéens.

Le deuxième atelier consistera à traduire en anglais le début d’un film d’Agnès Varda et de « coller » le texte en anglais sur les images de la réalisatrice.

The Girl Chewing Gum puis Annie Hall de Woody Allen serviront de base aux troisième et dernier ateliers.

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