Les élèves de Première européenne DNL histoire-géographie rencontrent l’historien américain Marcus Rediker

Le mardi 14 décembre 2021, de 15h30 à 17h30, les élèves de Première de la section européenne en DNL histoire-géographie ont eu l’honneur de rencontrer l’historien américain Marcus Rediker en visioconférence depuis New York.
Historien mondialement reconnu, distinguished professor d’histoire atlantique à l’université de Pittsburg, Marcus Rediker est un spécialiste de l’histoire maritime, de la traite négrière et de la piraterie, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet.
Il nous a fait l’amitié de bien vouloir répondre aux questions des élèves après qu’ils aient étudié son ouvrage paru en 2012 consacré à la célèbre révolte des esclaves du navire l’Amistad (surtout connue depuis le film de Steven Spielberg).
Récit de ce travail mené pendant tout le premier trimestre par Nalwen Le Gall, élève de la classe.

La classe DNL histoire-géographie fait partie de la section européenne. C’est donc un cours optionnel qui se déroule en anglais, une heure par semaine avec M. Ferradou, professeur d’histoire-géographie et de la spécialité HGGSP au lycée Jean Monnet.

Lors du premier trimestre de cette année scolaire 2021-2022, la classe DNL histoire-géographie, constituée d’une quinzaine d’élèves, s’est intéressée à une œuvre historienne particulière, qui est The Amistad Rebellion : An Atlantic Odyssey of Slavery and Freedom, écrit par Marcus Rediker et publié en 2012 (et traduit en français au Seuil en 2015 sous le titre Les Révoltés de l’Amistad : une odyssée atlantique (1839-1842)).

Nous avons donc utilisé ce livre pour étudier ce premier thème parlant d’esclavagisme, de capitalisme et plus généralement d’« histoire d’en bas » (history from below, en anglais) à travers l’exemple d’une révolte d’esclaves, à bord du bateau négrier espagnol l’Amistad, au large de Cuba en 1839. Les esclaves ont réussi à prendre le contrôle du bateau avant d’être capturés par la marine américaine au large de New York et emmenés en prison au Connecticut. Ils ont été jugés pour actes de piraterie et pour meurtre, mais la Cour suprême du Connecticut a reconnu le droit des esclaves à se révolter pour leur liberté et les a ainsi libérés. Ils sont donc rentrés en Sierra Leone, un pays de l’Afrique de l’Ouest, d’où ils étaient originaires.

Nous avons d’abord commencé par parler du contexte historique, puis notre professeur nous a lus le résumé du livre The Amistad Rebellion et nous en avons discuté ensemble.

Par la suite, nous avons écouté une conférence que Markus Rediker a donné lors du festival des rendez-vous de d’histoire de Blois en 2014. Nous avons donc dû prendre des notes sur ce qui était dit et en faire un résumé.

Après l’avoir rendu, nous en avons reparlé tous ensemble en cours, nous sommes revenus sur des éléments incompris et surtout notre professeur a approfondi plusieurs points qui étaient pour le moins importants.

Ensuite, nous avons regardé Ghosts of Amistad : In the footsteps of the Rebels, un film de Markus Rediker de Tony Buba, sorti en 2014. Il a réalisé ce film après avoir publié son livre. C’est un documentaire qui retrace son voyage dans la République de Sierra Leone. Il s’y est rendu pour en apprendre plus sur les acteurs de la révolte de l’Amistad, sur leurs villages et aussi trouver Lomboko, une forteresse où étaient « fabriqués » les esclaves, c’est-à-dire où ils étaient emmenés après avoir été capturés et en attendant d’être vendus à des marchands et déportés dans les bateaux négriers vers l’Amérique.

Après avoir vu le film et en avoir discuté en classe, nous devions refaire un résumé, cette fois noté, où nous devions réinvestir les éléments du film que nous avions pris en note et les discussions menées en classe.

Une fois ce travail fini, nous devions réfléchir à des questions que nous pourrions poser à Marcus Rediker. Notre professeur connaissant Markus Rediker, il a pu organiser une rencontre en vidéoconférence avec lui depuis New York. Pendant deux semaines, nous avons préparé cette conférence. Nous revoyions et reformulions chaque question que nous voulions poser en les classant ensuite par thèmes.
Avec une de mes camarades, nous avons été chargées de la partie introduisant cette conférence : nous devions présenter l’auteur, ses livres et résumer en quelques phrases ce que nous avions étudié concernant la révolte de l’Amistad.

J’étais vraiment très stressée au moment de la conférence, mais au final cela s’est très bien passé et je trouve que Markus Rediker était très à l’écoute et bienveillant pendant toute la conférence, qui dura deux heures. Tous les élèves ont posé, chacun leur tour, plusieurs questions à l’auteur. Ce fut très enrichissant, nous avons pu encore plus approfondir certains sujets et il a aussi défini de façon très claire des notions qui me paraissaient encore un peu floues.

Pour finir, j’ai vraiment apprécié de rencontrer l’auteur, j’ai trouvé cela extraordinaire que nous puissions aller jusqu’au bout de cette expérience. J’ai ainsi compris que l’histoire par en bas a pour objet les femmes et les hommes qui sont absents des livres d’histoire et a un objectif de justice sociale : il s’agit de redonner leur voix à celles et ceux qui sont sans-voix.

J’aime énormément cette option, je la conseille à toutes les personnes intéressées par l’histoire. Je pense tout de même qu’il faut une certaine base en anglais, car dans ce cours nous ne travaillons pas du tout des points de langue ou de grammaire. Mais je trouve que je me suis moi-même beaucoup améliorée depuis que j’ai commencé la DNL histoire-géographie, car nous travaillons beaucoup l’oral mais aussi l’écrit. Même si c’est une option, nous avons souvent du travail à faire chez nous, qui peut prendre du temps, mais je trouve que cela en vaut la peine, car j’ai beaucoup appris en ce début d’année. Pour finir, j’ai trouvé incroyable que, pendant ce trimestre nous puissions aller jusqu’au bout de ce projet et donc rencontrer l’auteur. C’était un moment vraiment mémorable pour moi.

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